Stéphane Mercier
« L’entraide, c’est la couleur générale du projet Smart »

Stéphane Mercier baigne dans la musique depuis tout petit. Avec un arrière-grand-père directeur d’académie et de chorale, un grand-père critique de jazz et un père (Jacques Mercier) rentré dans la section jazz de la RTB (sans F), qui le trimbalait dans des studios d’enregistrement, c’est tout une lignée patriarcale qui indiquait habilement le chemin à prendre. Après s’être essayé à plusieurs instruments, c’est son amour pour le saxophone qui l’emporte. À 53 ans, il a aujourd’hui parcouru le monde entier en tournée, créé plusieurs spectacles et composé des centaines de morceaux.


 

Stéphane Mercier
Saxophoniste
Bruxelles
53 ans
Chez Smart depuis 2004.




Interview

La musique, c’était une évidence?

C’est une vocation que j’ai depuis très jeune. Il y a toujours eu un piano à la maison et on a toujours joué de la musique en famille. Je chantais dans des chorales à l’école ou à l’église, j’ai pris des cours de solfège avec ma sœur et ma mère, puis de percussions à onze ans, de saxophone à douze. Si j’ai eu une formation classique, à la maison j’entendais de la variété française, du rock-pop, de la musique brésilienne dont mon frère et mon père étaient fans et j’avais aussi accès à une discothèque folle vu son métier à la RTBF. Je suis devenu dingue de jazz vers treize-quatorze ans. Mon prof de sax m’emmenait voir des concerts. Je savais que je voulais faire une carrière artistique et j’avais la chance de sentir les encouragements de mes proches. J’ai hésité à devenir comédien et puis j’ai finalement fait le choix de la musique.

"C’étaient souvent des nuits blanches. Mais je ne regrette rien."

Et un parcours de globe-trotteur en prime…

Au total, j’ai étudié la musique pendant treize ans dont trois ans à Boston, puis j’ai vécu sept ans à New-York et deux ans à Paris. J’ai étudié au Berklee College of Music (NDLR: à Boston) et ça a changé ma vie. Déjà parce qu’ils ont une approche de l’enseignement très différente de ce qu’on connaît chez nous. Ils m’ont vraiment valorisé, montré mes qualités, porté vers le haut pour que je trouve ma place.

Je suis rentré à Bruxelles à trente-quatre ans et à trente-neuf ans, je me suis retrouvé seul à élever mes deux enfants de trois et quatre ans, avant de rencontrer ma compagne actuelle avec qui j’ai eu un troisième fils. Je n’avais plus rien et j’ai dû repartir à zéro, me refaire un trou en Europe. J’ai enseigné à temps plein pendant dix ans pour pouvoir concilier vie professionnelle et familiale mais je n’ai jamais lâché la scène… c’étaient souvent des nuits blanches. Mais je ne regrette rien.

J’ai pu ensuite renoncer à l’enseignement pour me consacrer entièrement à la composition et la scène grâce au statut d’artiste.

"C’est beaucoup de travail parce qu’on est quatorze musiciens."

À quoi ressemble une semaine type dans ton emploi du temps?

J’ai d’office au minimum un engagement sur scène chaque semaine et si je suis en tournée, c’est tous les jours. Je travaille principalement en Belgique et en France et je tourne régulièrement en Angleterre et en Irlande. J’ai parcouru le monde entier pour représenter le saxophone à l’occasion des deux cents ans d’Adolphe Sax. Aujourd’hui je rejoue avec des groupes formés à l’époque de ma vie aux États-Unis, j’ai des échanges avec des rappeurs de Brooklyn, un trompettiste de l’île Maurice, j’ai un producteur au Canada, une maison de disque en Asie… tout cela est rendu possible par la technologie. J’ai lancé mon label de disque aussi (NDLR: Step By Records), pour plus de facilités parce que j’avais trop de productions.

Je dirige le big band de la Jazz Station (NDLR: à Bruxelles) où on joue une fois par mois depuis dix-sept ans. C’est beaucoup de travail parce qu’on est quatorze musiciens. Avec ma compagne, on s’occupe d’une asbl pour ça. C’est un laboratoire d’écriture musicale pour les membres du groupe, on a fait plusieurs albums, on a des invités internationaux, et si on joue minimum une fois par mois on joue de temps en temps à l’étranger aussi.

"Je pourrais me passer de Smart mais, d’une part, ça me facilite la vie et, d’autre part, j’y suis attaché."

À quel moment ta relation avec Smart a-t-elle démarré?

Je suis dans la coopérative depuis 2004, avec des allers-retours. Je suis passé par pas mal de statuts – celui de professeur-salarié mais j’ai aussi été au CPAS quand je n’avais pas le choix. C’est d’ailleurs quelqu’un du CPAS qui m’a dit que Smart c’était bien. Puis je suis passé indépendant quand je gagnais plus de revenus mais c’était une mauvaise idée. Je pourrais me passer de Smart mais, d’une part, ça me facilite la vie et, d’autre part, j’y suis attaché. Avec Smart on n’a qu’à cliquer sur deux boutons… et puis ma conseillère est vraiment là. Il y a une telle défense de l’artiste qu’on se sent protégé. La plupart des collègues avec qui je travaille sont chez Smart aussi, ça facilite beaucoup de pouvoir faire des transferts de budgets entre nos Activités. Il y a beaucoup de clients enregistrés dans la base de données aussi, les contrats à l’étranger sont simples à réaliser et la déclaration fiscale est super bien faite. Puis il y a l’entraide qui est la couleur générale du projet. Il suffit de rentrer là et de voir les gens qui y travaillent pour comprendre.