Fazia Smail – Paysanne boulangère pour une nourriture durable et saine

Un premier parcours d’études l’avait d’abord déçue. Fazia Smail a alors décidé de bifurquer et de suivre une formation pour devenir cheffe de cuisine. Suite logique : en 2016, diplôme en poche elle se lance dans le monde culinaire professionnel. Au contact des fourneaux, Fazia se découvre immédiatement une affection particulière pour la fabrication du pain, son levain, ses farines, ses étapes. Mais c’est après un accident suivi d’une longue hospitalisation qu’elle décide de renouer avec sa propre histoire familiale pour devenir… paysanne boulangère ! Et où faire lever ces nouveaux pâtons, sa clientèle et son projet, sinon dans la coopérative ?


 

Fazia Smail

Âge : 33 ans
Métier : Paysanne boulangère
Ville : Bruxelles
Année d’inscription chez Smart : 2020




Interview

Le métier de paysanne boulangère est peu exercé en Belgique. Fazia a donc pris la décision de partir en Bretagne

« J’ai suivi une formation d’un spécialiste en la matière, Nicolas Supiot ». Une rencontre décisive et inspirante qui lui aura permis de renouer avec la terre et de confirmer qu’elle retrouvera là un vrai sens à son travail. « Je suis algérienne et mon grand-père avait une relation avec la terre qu’il m’a transmise. Finalement, je suis persuadée que tout cela, c’était mon cheminement, c’était une suite logique et cohérente à ma recherche personnelle ».

"Retrouver un sens à son travail"

En septembre 2020, Fazia décide de suivre une formation de conseillère en nutrition

« L’idée n’était pas du tout d’exercer ce métier mais bien de posséder les éléments qui me permettent d’expliquer les différents processus, comme par exemple celui de fermentation au levain naturel». Son objectif en développant son activité de paysanne boulangère est de sensibiliser, de donner un accès à de la nourriture durable et saine. « Mais cet objectif peut être atteint si on revient à de l’authentique ! »

"Sensibiliser les autres à la nourriture durable"

Après 5 mois de formation à la gestion de son projet dans une structure de développement d’entreprise, Fazia se sent perdue dans la masse d’informations reçue.

« Je suis tombée sur le programme de formation de Smart et j’ai participé à une première formation, à une seconde et à une troisième. J’ai commencé à y voir plus clair par exemple sur la segmentation d’un marché ou encore sur la construction d’une relation avec ses clients. Cela m’a redonné confiance en moi. C’était enfin du concret au niveau du contenu. Et du côté des formateurs.trices, ils.elles sont tous et toutes spécialisé.es, du coup, les échanges ont été, pour ma part, très concluants ».

« Si je prends la formation « comment fixez votre prix ? », elle fut extrêmement révélatrice car cette question était très cruelle pour moi. Jusque-là, je faisais mes calculs en tenant compte des matières premières mais sans jamais penser à ma propre rémunération, aux jours de vacances ou de maladies. Après avoir pris en compte tous les paramètres, je me suis rendu compte que le prix de départ de mon pain était bien trop bas ! ». Cette formation fait partie d’un parcours de développement économique que Fazia a suivi au complet. « 4 journées de formation où nous avons pu créer une vraie dynamique de groupe. Avec Céline [Céline Viardot, formatrice de ce parcours], nous avons pu travailler entre chaque formation en sous-groupe et nous avons d’ailleurs prévu de retravailler ensemble par la suite ! ».

"J’ai commencé à y voir plus clair. Cela m’a redonné confiance en moi"

Si Fazia a choisi de participer à des sessions principalement orientées sur le développement économique, elle s’est aussi essayée au développement personnel.

« J’avais une intervention lors d’un panel de discussion pour expliquer mon projet. Trois semaines avant cet évènement, j’avais vu que Smart proposait une formation sur la gestion du stress, cela tombait vraiment bien ! J’ai pu vivre autrement ma présentation. J’ai notamment appliqué un outil que Rosa [Rosa Rochman, formatrice] nous a donné, à savoir, l’exercice de visualisation positive. Grâce à ça, j’ai pu me sentir plus en sécurité et j’étais plus sereine ».

Après ces formations, Fazia crée l’Atelier du pain vivant.

Ce n’est pas une boulangerie mais un atelier, un lieu de partage et d’expérimentation. Depuis début mai, je propose deux cuissons par semaine. À terme, je souhaiterai proposer un système de précommande et chaque semaine, j’aimerais proposer des menus avec l’histoire de chaque variété ». Informer, sensibiliser et faire vivre une expérience différente aux gens, voilà ses maîtres-mots.

Développement économique... et personnel.

Et désormais c’est au tour de Fazia de transmettre son savoir, puisqu’elle a décidé de se lancer dans la formation de paysannes boulangères. Une technique particulière, encore très peu enseignée en Belgique.