Revue de presse
Info - 10/8/2018Chaque mois, retrouvez une sélection (multilingue) d'articles sur le travail, la protection sociale, les technologies et le travail, l’art et la culture et l’économie sociale.
A lire en juillet
- Une régression sociale normalisée #politiquebelge #emploi
- Jobs! Jobs. Jobs? #travail #futurdutravail #politique # emploi
- Les e-géants #economiecollaborative #platformcoops #uberisation
- De la sagesse orientale #cooperatives #coop #Japan #communs #peertopeer
- Mieux gérer votre vie professionnelle #freelances #stress
Une régression sociale normalisée
#politiquebelge #emploi
Le gouvernement belge conclut un accord d’été. Ce jobs deal » fait polémique dans Le Soir car il propose de baser les salaires sur la performance et la productivité et non plus sur l’âge et l’expérience. La Confédération des Syndicats Chrétiens (CSC) s’y oppose en disant que la pression et les conditions de travail s’aggraveraient dans des secteurs déjà très sensibles. Le syndicat relève la difficulté d’objectiver les notions de compétences et de productivité.
Bernard Fusulier, sociologue du travail de la Fédération Générale du Travail de Belgique (FGTB), parle même d’une logique de flexibilisation et d’intensification qui permettra à l’employeur de contrôler davantage le travail. « L’enjeu pour le patronat est sans doute de réduire la masse salariale et de faire en sorte que les travailleurs soient continuellement sur le grill ». Il termine son discours en plaidant: « Le travail ne se réduit pas à l’emploi ». Il défend :« une vision plus enthousiasmante qui reconnaîtrait la contribution de chacun et de chacune à une pluralité d’activités qui produisent de la richesse, de la cohésion sociale, du bien commun et du bien-être. »
Nieuwsbron uit het noorden : het Financiële Dagblad bericht op 24 juli over de noodzaak van het oprichten van bijscholingsfondsen naar Zweeds voorbeeld in Nederland. Deze zouden de bijscholing van flexwerkers financieren met relatief betere flexkrachten en bedrijven met betere concurrentiepositie op de arbeidsmarkt als gevolg.
Le journaliste Pascal Lorant (Le Soir) n’est pas tendre vis-à-vis de la proposition du gouvernement fédéral d’étudier l’instauration d’une plus grande dégressivité du chômage pour contrer la pénurie de main-d’œuvre. Une proposition qu’il qualifie d’incohérente, car les Régions veulent offrir un bonus aux demandeurs d’emploi qui se formeraient pour un des métiers en pénurie, et d’infondée, car l’accessibilité et la motivation ne sont pas les seules causes des pénuries ou du chômage. Ook De Tijd doet verslag. De RVA berekent het budget wanneer de uitkering tijdens eerste maanden van de werkloosheid hoger zou worden, gevolgd door een versnelde daling nadien. NVA verheugt zich alvast over dit compromis van de CD&V.
Jobs! Jobs. Jobs?
#travail #futurdutravail #politique #emploi
Le taux d’emploi n’a jamais été aussi élevé: 68,5% selon Le Soir du 3 juillet dernier. Cependant, des tensions s’observent sur le marché du travail, en raison du vieillissement de la population active et du manque de formation professionnelle.
« L’objectif de taux d’emploi de 73,2 % de la population âgée de 20 à 64 ans que s’est fixé la Belgique dans le cadre de la stratégie Europe 2020 est clairement hors de portée, écrit Marcia De Wachter du Conseil supérieur de l’emploi (CSE). Compte tenu des projections démographiques les plus récentes, ce n’est pas moins de 325.000 emplois qui devraient être créés d’ici 2020. C’est bien au-delà de ce que prévoient, à politique inchangée, la Banque nationale de Belgique (+97.000) mais aussi le Bureau fédéral du plan (+152.000).»
La généralisation des stages en entreprise durant le cursus scolaire, l’identification des formations porteuses et la formation des travailleurs afin de favoriser leur reconversion dans leur entreprise ou dans une autre pour renforcer la mobilité professionnelle, sont quelques axes pour répondre aux pénuries de compétences.
De Tijd relativise aussi ces 68,5% de taux d’emploi en disant que c’est moins que les 80% de nos voisins des Pays-Bas et d’Allemagne.
Les e-géants
#economiecollaborative #platformcoops #uberisation
Onze premier hoopt ook enkele honderden banen te creëren door de luchthaven van Luik om te vormen tot een nieuw distributiecentrum van e-commercegigant Alibaba (De Tijd). Jack Ma, patron du géant chinois de l’e-commerce, serait parti sans accord, et mécontent car le gouvernement n’a pas le droit de s’engager contractuellement avec une entreprise privée, précise de son côté le journal Le Soir.
Espérons que les conditions de travail d’Alibaba à Liège seront meilleures que celles mises en oeuvre par Amazon lors de son Black Friday : surmenage, mauvaise nourriture, manque d’accès à l’eau et de temps nécessaire pour se rendre aux sanitaires, entorses, maux de dos et autres blessures musculo-squelettiques, pieds enflés… « Le débat sur les conditions de travail d’Amazon peut être initié par un tribunal » selon Wired.
Martijn Arets, expert des plateformes, présente NFX, des investisseurs dans l’économie de plateforme qui affirment que la marque, le marketing et l’écoute des attentes du consommateur sont plus importants que la technologie. Leur site web parle de la « culture de la guilde » qu’ils créent pour les start-up. Voici trois plateformes dénichées sur leur site qui pourraient être utiles pour la communauté Smart :
- Patreon permet un financement par les fans de tous types de créateurs
- Storyhunter connecte les clients, les producteurs de vidéos et les médias
- Wemark permet aux clients d’acheter des droits d’utilisation de photos aux photographes, sans passer par des intermédiaires
L’article de Adrian Jehin « Coursiers à vélo et Deliveroo: les enseignements d’un combat social », nous rappelle la progression et les étapes de cette histoire ambiguë. Cette publication paraît dans le cadre du programme d’Éducation Permanente de Smart.
Des conditions de travail déplorables : les coursiers sont obligés de travailler sous statut indépendant, comme étudiants autoentrepreneurs ou sous le régime de la loi De Croo… Il est difficile de croire que les intérêts des travailleurs revêtent une grande importance pour le gouvernement.
Le 18 juillet 2018, la Loi relative à la relance économique et au renforcement de la cohésion sociale, baptisée loi De Block, a été votée en dépit des critiques de l’opposition, des acteurs du terrain et des partenaires sociaux. De Tijd geeft een mooi overzicht van het toegelaten onbelast bijklussen (voor abonnees).
Les résultats de l’enquête coordonnée sur Deliveroo mandatée par le ministre Kris Peeters auprès de l’Auditorat du travail de Bruxelles ne sont pas attendus avant 2019, malheureusement.
Entre-temps aux Pays-Bas, Deliveroo a remporté l’action en justice contre un coursier qui s’opposait au statut de travailleur indépendant (le statut ZZP). Il n’est pas question de fausse indépendance selon le juge, car le biker détermine son propre horaire de travail, utilise ses propres vêtements et son coffre isotherme, et il est libre de travailler pour des concurrents.
En Angleterre par contre, un règlement judiciaire a conduit à l’attribution d’une compensation à un groupe de coursiers après qu’ils aient réclamé des salaires minimaux et des congés payés.
Une première au Danemark inspire un regain de confiance. Un accord entre le syndicat 3F et la plateforme Hilfr (service de nettoyage) prévoit d’embaucher (sous contrat de travail salarié) les travailleurs à partir de 100 heures prestées (en tant qu’indépendant freelance).
Le Disruption Council danois regroupe des représentants du gouvernement, des employeurs et des syndicats pour discuter de la numérisation et de l’avenir du travail.
L’avenir se co-construit ainsi.
Alerte à l’ouest. Une récente décision de la Cour suprême aux États-Unis pourrait avoir des répercussions potentiellement dévastatrices pour les consommateurs de l’économie de plateforme. American Express est désormais autorisée à empêcher les commerçants de parler aux clients des frais d’American Express. Ainsi les lois « antitrust », les lois sur la concurrence (qui protègent les consommateurs contre les pratiques commerciales prédatrices), ne s’appliquent plus.
De la sagesse orientale
#cooperatives #coop #Japan #communs #peertopeer
L’orient aurait-il des bons plans ?
Michel Bauwens, en résidence de recherche et développement chez Smart, attire notre attention sur un article consacré à l’histoire des communs:
Se déplacer en mammouth, dromadaire ou cheval avec tout ce qu’on possède, matériel et bagages, n’était pas pratique pour les premières sociétés tribales et nomades, ainsi la mutualisation des « communs naturels » était le moyen de voyager léger. Les relations de don et de contrepartie sont arrivées avec la sédentarisation et ont évolué vers un système de redistribution et de classement des autorités au sein de la société de classe et, plus tard, vers le système de marché capitaliste.
Le projet de Smart a des similitudes avec les systèmes de guildes historiques dans les villes du Moyen Âge. Une précarité y émerge puisque les travailleurs sont séparés de leurs moyens de subsistance. Les systèmes de bien-être social mis en place deviennent des « communs sociaux », qui se mutualisent et s’autogouvernent. Michel Bauwens explique ensuite comment les coopératives sont « une forme juridique pour gérer les biens communs sociaux ».
L’internet favorise « les communs de connaissance » qui incarnent une tension entre le savoir partagé et le savoir privé et influence les modes de production et de distribution. Persiste toujours une situation de co-dépendance avec une nouvelle forme de capital, le capital netarchique, qui utilise et extrait directement la valeur des biens communs et de la coopération humaine.
Michel Bauwens déclare que nous sommes en train de passer à une société post-capitaliste dans laquelle prévaudra un mode de production et de distribution cosmo-local (selon la logique « DGML » : design global, manufacture local).
I can not wait, the world can not wait.
Le Japon possède l’un des plus grands secteurs coopératifs du monde. Ces coopératives seront dorénavant unifiées au sein de la Japan Cooperative Alliance (JCA). Un rôle clé de la JCA sera de présenter un front plus fort face aux défis de l’administration actuelle qui est considérée comme l’une des plus néo-libérales du Japon de l’après-guerre et propose surtout des politiques favorables aux entreprises. « Je veux présenter le point de vue coopératif sur les questions que les gens jugent importantes », déclare le CEO de la JCA, Kenki Maeda. « Comment travailler pour défendre le pays, comment réagir face aux réfugiés, comment éliminer la pauvreté. »
Plus que jamais l’avenir appartient aux coopératives.
Mieux gérer votre vie professionnelle
#freelances #stress
Deux témoignages de freelances sur Medium nous rappellent des conseils et méthodes qui peuvent parfaitement être appliqués dans tous les contextes de travail:
- Les relations sont tout.
- Créez votre réseau. Au début, acceptez chaque réunion qui se présente à vous. Venez bien préparés à ces premières réunions: ayez des idées et des actions concrètes à proposer.
- Trouvez du support, une communauté.
- Aidez les gens autour de vous. Visez l’excellence. Soyez gentil.
- Chaque projet est l’occasion d’apprendre quelque chose.
- Communiquez efficacement le processus de réflexion derrière le travail.
- Notez la vision, les valeurs, les méthodes, les obstacles et les indicateurs clés pour déterminer si vous avancez ou non vers vos objectifs.
- Choisissez une niche ou un thème et devenez la personne-ressource pour ce sujet.
- Optimisez vos propres workflows.
- Ne faites pas de travail gratuitement: si vous le faites quand même, soyez clairs sur les attentes et les délais.
- Dites non. Une fois que vous avez assez de boulot, dites non.
- Restez offline. Déconnectez-vous de vos e-mails et vos téléphones.
- Vous devez vous rappeler que le travail que vous faites est précieux et légitime.