La dernière décennie a coïncidé avec l’évolution de la structure du marché du travail, et l’émergence de nouvelles formes d’emploi modifiant le paysage du travail indépendant. Au sein de l’Union européenne, la proportion de travailleurs indépendants tous profils et secteurs confondus est considérée comme stable depuis 2002 : 14% en 2015 selon la recherche menée par Fondation européenne pour l’amélioration des conditions de vie et de travail (Eurofound, 2017). Le segment des « travailleurs indépendants sans employés, et actifs dans une activité de service et /ou intellectuelle », a lui connu une croissance importance ces dernières années. Ces travailleurs dont font partie les freelances se caractérisent aussi par leur diversité professionnelle et socio-économique loin des images d’Épinal qui entourent parfois l’entrepreneuriat en solo.

Si la diversité du profil des travailleurs indépendants et freelances est potentiellement source de richesse et d’innovation, elle questionne aussi les modèles et dispositifs du droit du travail et de la protection sociale présents en Europe depuis ces dernières décennies.

Sergio Bologna a dressé dans ce cadre un portrait permettant de mieux appréhender les caractéristiques de, ceux qu’il nomme, les « indépendants de la seconde génération ».

La crise économique de 2008 a d’autre part exacerbé le déséquilibre existant entre travail indépendant et travail salarié notamment en matière de protection sociale. Le Socle européen des droits sociaux lancé par la Commission européenne et son Président Jean-Claude Juncker se donne pour objectif de construire une Europe plus inclusive et plus équitable et ambitionne notamment d’adresser les problèmes de fragmentation des marchés du travail. Quel doit être dans ce cadre plus précisément le rôle de l’Union européenne ?  Et dans quelle mesure la proposition de recommandation du Conseil sur l’accès à la protection sociale pour les travailleurs salariés et indépendants[1] est-elle de nature à permettre une action plus affirmée des États membres dans un marché du travail en constante mutation ? Comment doit-on penser l’évolution des statuts et des nouvelles formes d’emploi et celui des freelances en particulier pour que l’autonomie professionnelle puisse être conciliée avec la sécurité ? Le rôle des partenaires sociaux dans ce paysage se trouve également posé. Ces questionnements constituent les enjeux du travail et de son devenir. Mieux comprendre le mouvement des freelances aujourd’hui nous permettra dans ce cadre de débattre, de repenser ou d’imaginer les stratégies collectives à mettre en œuvre demain pour plus de solidarité et de cohésion sociale.

[1] Proposition de Recommandation du Conseil relative à l’accès des travailleurs salariés et non-salariés à la protection sociale- COM(2018) 132 final

Programme

18h00-18h10 : Mot d’accueil et introduction par Sandrino Graceffa, administrateur délégué de Smart

18h10-19h00 : Présentation par Sergio Bologna de son livre  « The Rise of the European Self-Employed Workforce »

19h-20h00 : Table ronde et questions/réponses avec le public

Animation par Pascale Charhon, consultante en Affaires publiques européennes et spécialisée dans les politiques de l’Union européenne relatives à l’emploi, des affaires sociales et des droits fondamentaux, Charhon Consultants

Interventions de :

• Guillaume Cairou, Président de Didaxis-hiworkers, groupement de travailleurs autonomes et société de portage salarial
• Christophe Degryse, Responsable de l’Unité prospective / Chercheur senior au European Trade Union Institute (ETUI)
• Ana Carla Pereira, Cheffe de l’unité « Modernisation des systèmes de protection sociale » à la Direction générale de l’emploi, des affaires sociales et de l’inclusion de la Commission européenne

20h00-20h30 : Échanges avec le public

20h30 : cocktail dînatoire

En pratique

• Quand ? Jeudi 13 septembre à partir de 18h
• Où ? Smart, rue Coenraets 72 – 1060 Bruxelles
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