Prestige et misère de l’intermittence. Artistes et prolétaires dans le nouveau discours managérial
Une analyse de Estelle Krzeslo, publiée le 7/3/2011
Thèmes: #Artiste entrepreneur, #Intermittence, #Marché du travail, #Précarisation
Figure archétypique du travail artistique, l’intermittence est devenue le modèle d’emploi de l’économie moderne. Elle est célébrée comme l’alternative par excellence au modèle fordiste d’emploi, accusé de plomber les entreprises par sa rigidité et ses lourdeurs bureaucratiques.
L’article veut montrer que l’intermittence n’est pas une disposition de travail réservée aux seules pratiques artistiques et aux travailleurs qui s’y consacrent. Elle s’est imposée, même dans les plus banales des activités de service, comme corollaire des pratiques d’externalisation et avec le même objectif : flexibiliser au maximum le processus de production, en plaçant les salariés dans une situation d’instabilité et de vulnérabilité permanentes, quel que soit leur niveau de formation ou d’implication dans l’entreprise.
« L’extension du domaine de l’intermittence » est illustrée par l’exemple de deux catégories de salariés dont les positions sont en apparence opposées, mais se révèlent analogues en réalité.
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