La situation économique de notre partenaire Smart en France a été mise à mal depuis 2020 et nous le déplorons. Les difficultés dans lesquelles se trouve le projet aujourd’hui sont réelles et il importe d’exposer la situation telle qu’elle est et de clarifier certains points.

Le partenariat entre Smart Belgique et Smart France a démarré il y a un peu plus de 10 ans. Le projet s’est développé grâce, entre autres, au soutien financier de la Belgique (environ 14,2 millions d’euros) jusqu’à atteindre une communauté de 8.500 sociétaires.

Depuis toujours gouvernées par des structures juridiques distinctes et autonomes (conseils d’administrations élus par l’assemblée générale des sociétaires), nos coopératives ont par ailleurs mutualisé pendant quelques années des ressources opérationnelles au service d’un projet commun. Pour autant, les choix stratégiques, en France et en Belgique, ont toujours été portés par des conseils d’administration distincts.

Oui, nous avons cru et croyons toujours ensemble à l’avenir du projet en France (en témoignent les montants mobilisés chaque année par les structures belges et les phases de pilotage communes), oui nous avons uni nos efforts de part et d’autre de la frontière pour que l’histoire belge se répète ailleurs.
Une administration française en a décidé autrement. La décision injuste de Pôle Emploi (ndlr équivalent de l’ONEM), fin 2020, en pleine crise sanitaire, visant à empêcher Smart de poursuivre tout travail de production de spectacles a conduit le projet de Smart France à la perte soudaine et brutale de plus de 45% de son chiffre d’affaires On ne sort pas indemne d’un tel choc.

Pour faire face à cette situation complexe, l’équipe dirigeante en France (avec son conseil d’administration) a élaboré, dans le courant du 4ème trimestre 2021, un plan de continuation des activités qui nécessitait pour partie le soutien financier de la structure belge. Ce soutien sous forme d’investissements financiers, a été voté par les conseils d’administration belges (SmartCoop et La Fondation) au mois d’octobre 2021. Depuis lors, les équipes en France ont travaillé sans relâche à la mise en œuvre des mesures proposées. Comme prévu dans le plan de continuation, elles n’ont pas eu d’autre choix que d’envisager une nécessaire réduction des charges qui induisait des décisions difficiles : d’une part, l’ouverture des négociations concernant un plan de sauvegarde de l’emploi (qui a été signé en date du 7 avril 2022) et d’autre part, la fermeture de certains bureaux sur le territoire français.

Malheureusement, la situation a continué d’évoluer défavorablement et de nouveaux éléments d’ordre économique ont conduit la structure SmartFr en état formel de cessation de paiement. Par conséquent, le tribunal de commerce compétent a choisi, en date du 28 février, de placer SmartFr en redressement judiciaire. Cette mesure de protection légale doit permettre de redonner un souffle financier à la structure tout en autorisant la poursuite des activités dans un cadre sécurisé.

Bien qu’il s’agisse d’un dispositif de protection, nul ne peut prédire l’avenir de Smart France. Nous ne pouvons que maintenir nos engagements financiers en espérant que notre partenaire parvienne à sortir de cette tourmente dans l’intérêt de l’ensemble des sociétaires.

La situation en France ne représente en rien la situation de Smart en Belgique. La situation française est spécifique et a été rendue plus complexe, rappelons-le, à la suite d’obstacles réglementaires propres à ce pays.

Pour les sociétaires de Smart en Belgique, cette réorganisation des activités de Smart en France n’aura pas d’impact direct. Pour rappel, les structures juridiques sont totalement autonomes et disposent de gouvernances distinctes et souveraines incarnées par différents conseils d’administration.

Pour les sociétaires en France, nos homologues français nous assurent veiller à tout mettre en œuvre, compte tenu des circonstances, pour assurer la continuité des services de qualité.

Smart Belgique manifeste bien entendu son soutien à l’ensemble de la communauté de SmartFr.