Sandrino Graceffa, nouveau directeur de Smart

Info - 10/4/2014

Après 15 ans à la barre, les fondateurs de Smart, Pierre Burnotte et Julek Jurowicz, passent le flambeau. Sandrino Graceffa, directeur général de Smart France, entrepreneur social et créateur d’initiatives locales, prend leur succession.  Pierre et Julek restent toutefois administrateurs et poursuivent le développement de nouveaux projets.

Entrepreneur social

SNVandrino n’en est pas à son coup d’essai. En tant qu’expert du développement local et entrepreneur social dans l’âme, il croit en la force de l’action collective pour le développement de nouveaux projets. « Dans l’économie sociale, l’échelle de valeurs diffère du modèle traditionnel : on mise davantage sur les valeurs humaines, tout en valorisant le professionnalisme. La co-construction basée sur l’apport de tous les partenaires mais également une vision d’entreprise claire sont des éléments essentiels pour entreprendre socialement. »

Ce titulaire d’un master en développement local et économie sociale, obtenu à l’Université de Valenciennes et du Hainaut Cambrésis (Nord), a commencé par accompagner des entrepreneurs locaux dans le démarrage de leur entreprise. Deux ans plus tard, il met sur pied Initiatives ET cité, un cluster de 12 entreprises actives dans l’économie sociale. L’intention : «devenir la référence incontournable en France en matière de développement local durable ».

Son intérêt pour l’art et pour la difficile réalité du terrain l’a ensuite poussé à étudier les possibilités d’essaimage du modèle Smart en France. Peu de temps après, la coopérative SMartFr voyait le jour. Un défi important l’attend dès aujourd’hui: prendre la succession des fondateurs Pierre Burnotte et Julek Jurowicz à la tête du groupe Smart. Le nouveau directeur entend poursuivre les réalisations de ses prédécesseurs tout en insufflant un nouvel élan au groupe, depuis lors actif dans dix pays européens.

Feuille de route

Sandrino effectue actuellement un tour dans les bureaux régionaux, afin de mieux appréhender la réalité du terrain. Le but: rédiger une feuille de route et présenter son plan d’action le 15 mai devant le conseil d’administration. Peut-il déjà lever un coin du voile? “L’un des points forts de nos bureaux régionaux est la proximité et la reconnaissance du service. Selon moi, nous devons encore mettre davantage l’accent là-dessus. L’accompagnement individuel des artistes et créatifs dans la construction autonome de leur carrière restera également l’un de nos fers de lance”. 

Il souhaite en outre instaurer davantage de dialogue et de collaboration – pas seulement avec les acteurs du terrain, mais également avec les décideurs. ”On ne peut pas travailler hors du système politico-économique, surtout si l’on veut construire un projet qui s’inscrive dans les domaines politique et social”.

Aux questions de savoir quelles pistes il envisage pour sortir de la crise économique et comment le secteur peut rebondir, Sandrino Graceffa est plutôt optimiste. “Je ne pense pas que la crise actuelle n’ait que des effets négatifs. Nous traversons une période passionnante: les choses sont sensiblement en train de changer. En tant qu’entrepreneurs sociaux, nous devons suivre ces développements de très près et en profiter pour proposer de nouvelles solutions. Les citoyens s’interrogent  sur leur relation à la société et leurs standards de consommation, les jeunes diplômés questionnent leur rapport au travail et optent de plus en plus souvent pour le secteur de l’économie sociale… C’est pour moi la preuve qu’une transition durable et solidaire est possible, même s’il n’est pas toujours facile de faire rimer deux termes aussi antinomiques qu’économie et durabilité “. 

L’équipe de Smart est d’ores et déjà contaminée par l’enthousiasme et la vision de Sandrino. « Il a des facettes étonnantes », nous confie un conseiller. « Tout le monde sait qu’il parle français et italien, mais il maîtrise aussi le chti ! ». On n’hésitera pas à tester ses connaissances  lors d’une prochaine entrevue…

 

Fan de musique

Qui est l’homme derrière le mandat? En fouillant un peu, on trouve la trace de Sandrino dans les annales de la radio libre PFM. De 1982 à 1984, il était présent sur les ondes pour animer l’émission “Rock gratuit”.  « Mon premier job ! Aujourd’hui encore, je me branche volontiers sur PFM. Ils sont restés indépendants et assocatifs, sans publicité et avec une petite équipe de bénévoles. C’est vraiment grâce à PFM que j’ai découvert le punk et de nombreux groupes de rock français…que j’écoute toujours volontiers!