Candidat·e pour le Conseil d'Administration SmartCoop

Renaud Sarrazin
Homme
Catégorie C : Partenaire externe, client, donneur d'ordre
Représente l'entité urbike
Saint-Gilles

Avez-vous déjà été engagé·e au sein de Smart (CA, Comité d’éthique, Smart in Progress, autres) ou avez-vous de l'expérience dans d'autre·s coopérative·s ?

Au lancement d’urbike, nous avons travaillé main dans la main avec la Smart sur les enjeux de gouvernance participative au sein de notre coopérative, du statut des travailleur·se·s et du besoin de revalorisation du métier face aux dérives des plateformes, ainsi que sur plusieurs sujets techniques IT. Cette collaboration fut notamment formalisée par notre participation commune à un projet de recherche appliquée (BCklet, 2018-2020) et mon implication dans plusieurs initiatives portées par la Smart, dont le projet Platform Coop Brussels (2019-2021).

En tant que co-fondateur d’urbike, j’ai été activement impliqué dans la conception, le développement et l’organisation de la coopérative. J’ai notamment siégé au sein de notre Conseil d’Administration pendant 5 ans (2018-2022) et j’ai participé à l’essaimage du modèle à Leuven où nous avons aidé au lancement d’une coopérative locale (CargoCooL) qui porte le projet d’urbike.Leuven depuis 2023. Aujourd’hui, urbike est une coopérative de près de 45 travailleur·se·s et de plus de 630 coopérateur·rice·s citoyen·ne·s et institutionnels, avec un modèle de gouvernance en constante évolution qui tend vers une responsabilisation toujours plus grande des travailleur·se·s dans le projet et dans le renforcement de la démocratie participative.

Votre métier, votre activité :

Je suis l’un des 3 co-fondateurs d’Urbike : une société coopérative d’économie sociale spécialisée en cyclo-logistique qui propose des services de livraison à vélo-cargo (à Bruxelles, Gand et Leuven) ainsi que des activités de conseil en logistique urbaine durable, des formations et du matériel de logistique à vélo. Notre mission est de transformer la logistique urbaine pour accélérer la transition vers des villes plus durables et plus humaines, en nous appuyant sur un modèle d’entreprise coopérative qui remet l’humain au centre.

En tant que responsable du département Consulting, je suis chargé des
projets de recherche et des missions de conseil d’Urbike, ainsi que des relations avec le réseau de partenaires du département Consulting (universités, bureaux d’études, institutions, etc.). En tant qu’expert en logistique urbaine durable, je suis également actif dans plusieurs groupements et réseaux d’experts au niveau belge et européen. Je siège notamment au sein du comité de pilotage du Green deal logistique basses émissions en région bruxelloise.

J’ai une formation d’ingénieur civil et un doctorat en Sciences de l’ingénieur, que j’ai réalisé conjointement au sein du service de Decision Engineering de l’Université libre de Bruxelles et du département de Mobilité et Sécurité routière du Centre belge de Recherches Routières où j’ai travaillé en tant que chercheur pendant 7 ans, avant de me lancer dans l’aventure urbike.

Que pouvez-vous apporter au projet Smart ? Quelles sont les compétences et expériences que vous souhaitez apporter au sein du conseil d’administration ?

Ayant cumulé plusieurs années d’expériences au sein d’une coopérative d’économie sociale en tant que co-fondateur, administrateur et travailleur, j’ai pu développer de nombreuses compétences techniques et stratégiques sur des sujets liés à :

– la gouvernance participative et multipartite (incl. implication et montée en compétences des travailleur·se·s dans la prise de décision, gestion de la coopération en entreprise),
– la promotion des modèles coopératifs et d’économie sociale et solidaire (incl. plaidoyerie, représentation, production de notes et de rapports, participation à des événements, intégration de réseaux, valorisation des externalités sociétales positives, etc.),
– le pilotage opérationnel et financier d’une entreprise (incl. construction et gestion du budget, développement d’une stratégie commerciale, encadrement et montée en compétences des travailleur·se·s, développement d’un réseau de partenaires, etc.),
– la conception et le pilotage de projets (internes et externes) et de R&D,
– le passage de starter à start-up à scale-up, puis la mise en oeuvre d’une stratégie d’essaimage à plus grande échelle en s’appuyant sur un modèle de franchises sociales.

En candidatant au CA de la Smart, je souhaite partager ces compétences et ces expériences au profit de l’organe d’administration, du projet Smart et de l’économie sociale et solidaire en général.

Pourquoi vous présentez-vous au Conseil d’Administration ?

Je me présente au conseil d’administration pour soutenir et promouvoir un modèle d’entreprise démocratique et solidaire, qui constitue à mes yeux le modèle le plus impactant et le plus cohérent pour construire une société basée sur les valeurs d’entraide, d’émancipation et de respect.

Pour partager mes expériences d’entrepreneur et de travailleur au sein d’une coopérative d’économie sociale dans un secteur professionnel dominé par la précarisation des travailleur·se·s et la dégradation de l’environnement. Pour apporter un regard critique et sensibiliser aux enjeux spécifiques du secteur du transport et de la logistique (incl. protection des travailleur·se·s, création d’emplois durables et dignes, création et renforcement des filières de formation dans les métiers de la logistique urbaine, création de nouveaux récits et sensibilisation à la transition durable et juste, création de synergies entre secteurs).

Pour m’enrichir des expériences d’autres personnes et d’autres secteurs pour co-construire un projet de société durable et juste.

Comment voyez-vous Smart dans le futur ? Quelle est votre vision à terme du projet ?

Je vois Smart comme un acteur central de l’économie sociale, capable de faire évoluer durablement les cadres du travail et de l’entrepreneuriat collectif. À l’avenir, j’aimerais que Smart renforce son rôle de commun économique au service de ses membres, tout en affirmant davantage son action politique : pour défendre les droits des travailleur·se·s autonomes, valoriser les modèles économiques démocratiques, et porter une vision du travail émancipatrice face aux logiques de précarisation.

Je crois aussi que Smart peut jouer un rôle structurant dans la création d’écosystèmes coopératifs intersectoriels, en favorisant les synergies entre secteurs souvent fragmentés : culture, logistique, recherche, formation, etc. Cela suppose de mutualiser davantage les outils, d’intensifier les coopérations et d’articuler des alliances stratégiques avec d’autres acteurs de l’économie sociale et des pouvoirs publics.

Enfin, je souhaite que Smart poursuive ses innovations démocratiques, pour rendre ses processus plus accessibles, transparents et participatifs. Plus qu’un outil, Smart est un projet politique vivant, qui incarne une autre manière de faire entreprise et de faire société.


 
 
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